Comment prouver une usurpation de plaque d’immatriculation ?
L'usurpation de plaque d'immatriculation est un problème croissant qui peut avoir de graves conséquences pour les victimes. Cet article explique les démarches à suivre pour prouver son innocence et obtenir réparation, de la plainte à la demande d'un nouveau numéro d'immatriculation.
Déposer plainte pour usurpation de plaques d'immatriculation
L'usurpation de plaque d'immatriculation est un délit grave qui peut avoir des conséquences sérieuses pour la victime. Il est donc fondamental de réagir rapidement et efficacement en déposant une plainte auprès des autorités compétentes. Cette démarche constitue la première étape cruciale pour se protéger et faire valoir ses droits.
Pourquoi déposer plainte est indispensable
Le dépôt de plainte permet d'officialiser votre statut de victime et de lancer une procédure judiciaire. Sans cette démarche, il sera très difficile de contester les infractions commises avec votre plaque usurpée et d'obtenir réparation. De plus, la plainte alerte les forces de l'ordre sur l'existence d'un véhicule circulant illégalement avec votre numéro d'immatriculation, ce qui peut faciliter son interception.
Où et comment déposer plainte
Vous pouvez déposer plainte dans n'importe quel commissariat de police ou brigade de gendarmerie, idéalement près de votre domicile. La plainte doit être déposée contre X, puisque l'identité du contrefacteur est inconnue. Préparez-vous à passer au moins une heure sur place pour la rédaction du procès-verbal.
Documents à fournir
Votre carte grise (certificat d'immatriculation)
Une pièce d'identité en cours de validité
La copie de l'avis de contravention reçu
Tout autre document prouvant que vous n'étiez pas sur les lieux de l'infraction
Informations à communiquer
Lors du dépôt de plainte, soyez prêt à fournir les détails suivants :
La date et le lieu présumés de l'usurpation
Les circonstances dans lesquelles vous avez découvert l'usurpation
La description précise de votre véhicule (marque, modèle, couleur)
Le numéro d'immatriculation usurpé
Les infractions commises avec la plaque usurpée (dates, lieux, nature)
Conséquences légales pour les usurpateurs
Il est utile de connaître les sanctions encourues par les auteurs d'usurpation de plaques d'immatriculation, définies par l'article L317-4-1 du Code de la route :
Une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 7 ans
Une amende maximale de 30 000 euros
Un retrait de 6 points sur le permis de conduire
Une possible suspension ou annulation du permis de conduire
La confiscation du véhicule utilisé pour commettre l'infraction
Ces sanctions sévères reflètent la gravité de ce délit et son impact potentiel sur les victimes. En déposant plainte, vous contribuez à lutter contre ce phénomène et à protéger d'autres automobilistes.
Contester le procès-verbal reçu
La contestation d'un procès-verbal reçu pour une infraction que vous n'avez pas commise est une étape cruciale dans le processus de défense contre une usurpation de plaque d'immatriculation. Cette démarche administrative permet de signaler officiellement l'erreur et d'éviter des sanctions injustifiées.
Procédure de contestation auprès de l'Officier du Ministère Public
Pour contester un procès-verbal, vous devez adresser votre requête à l'Officier du Ministère Public (OMP) dans un délai de 45 jours suivant la réception de l'avis de contravention. Cette contestation s'effectue via un formulaire spécifique appelé "requête en exonération", généralement joint à l'avis de contravention.
Éléments à inclure dans votre contestation
Votre contestation doit comporter les éléments suivants :
Une lettre explicative détaillant les raisons de votre contestation
Le formulaire de requête en exonération dûment rempli
Une copie du récépissé de dépôt de plainte pour usurpation de plaque d'immatriculation
Des preuves de votre non-présence sur les lieux de l'infraction (si disponibles)
La photo du radar (si l'infraction a été constatée par un dispositif automatique)
Pièces justificatives à fournir
Les pièces justificatives sont essentielles pour étayer votre contestation. Voici les documents les plus pertinents à joindre à votre dossier :
Récépissé de dépôt de plainte
Ce document atteste que vous avez signalé l'usurpation de votre plaque d'immatriculation aux autorités compétentes. Il constitue une preuve importante de votre bonne foi et de votre réactivité face à la situation.
Preuves de non-présence sur les lieux
Tout document prouvant que vous ou votre véhicule ne pouviez pas être présents sur le lieu de l'infraction au moment où elle a été commise renforce considérablement votre contestation. Par exemple :
Billets de train, d'avion ou de bus
Tickets de péage
Factures d'hôtel
Attestation d'employeur confirmant votre présence au travail
Relevés bancaires montrant des transactions effectuées ailleurs
Photo du radar
Si l'infraction a été constatée par un radar automatique, demandez la photo prise lors de l'infraction. Cette image peut révéler que le véhicule photographié n'est pas le vôtre, malgré la plaque d'immatriculation identique.
Rédaction de la lettre de contestation
Votre lettre de contestation doit être claire, concise et factuelle. Structurez-la comme suit :
Présentez-vous et indiquez le numéro de l'avis de contravention que vous contestez
Expliquez brièvement que vous êtes victime d'une usurpation de plaque d'immatriculation
Détaillez les preuves que vous joignez à votre contestation
Demandez l'annulation de la contravention
Proposez de fournir des informations complémentaires si nécessaire
Suivi de la contestation
Après l'envoi de votre contestation, l'OMP examinera votre dossier. Trois issues sont possibles :
L'OMP accepte votre contestation et classe l'affaire sans suite
L'OMP rejette votre contestation et maintient l'amende
L'OMP transmet le dossier au tribunal de police pour un jugement
Dans les deux derniers cas, vous aurez la possibilité de vous défendre devant un juge. Il est recommandé de conserver une copie de tous les documents envoyés et de suivre l'avancement de votre dossier via le site de l'Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions (ANTAI).
Demander un nouveau numéro d’immatriculation
L'usurpation de plaque d'immatriculation est un phénomène en hausse qui touche de nombreux automobilistes. Pour obtenir un nouveau numéro d'immatriculation suite à une usurpation avérée, il faut suivre une procédure spécifique auprès de l'administration. Voici les étapes détaillées pour demander une nouvelle immatriculation et les documents nécessaires.
Procédure de demande d'un nouveau numéro d'immatriculation
Une fois l'usurpation confirmée et la plainte déposée, vous pouvez entamer les démarches pour obtenir un nouveau numéro d'immatriculation. Cette procédure se déroule en plusieurs étapes :
Rassembler tous les documents justificatifs requis
Remplir le formulaire Cerfa 13750 de demande de certificat d'immatriculation
Déposer le dossier complet auprès de la préfecture ou en ligne sur le site de l'ANTS
Attendre la validation de la demande et la réception du nouveau certificat
Documents à fournir pour la demande
Pour que votre dossier soit complet, vous devrez fournir les pièces suivantes :
Copie de la carte grise actuelle
Procès-verbal de dépôt de plainte pour usurpation
Formulaire Cerfa 13750 rempli et signé
Justificatif d'identité en cours de validité
Justificatif de domicile de moins de 6 mois
Copie du permis de conduire
Attestation d'assurance du véhicule en cours de validité
Copie du contrôle technique en cours de validité (pour les véhicules de plus de 4 ans)
Coûts et délais de la procédure
Contrairement à un changement classique de carte grise, la demande de nouvelle immatriculation pour cause d'usurpation est exonérée de taxes. Vous n'aurez donc pas à payer de frais liés au certificat lui-même. Cependant, une redevance d'acheminement de 2,76 € reste due pour l'envoi du nouveau document à votre domicile.
Les délais de traitement et de réception du nouveau certificat peuvent varier selon la charge des services préfectoraux. En général, comptez entre 1 et 3 semaines pour recevoir votre nouvelle carte grise avec le nouveau numéro d'immatriculation.
Formulaires spécifiques
Deux formulaires Cerfa sont particulièrement importants dans cette procédure :
Le Cerfa 13750 : formulaire de demande de certificat d'immatriculation, à remplir dans tous les cas
Le Cerfa 13757 : mandat d'immatriculation, à utiliser uniquement si vous faites appel à un professionnel habilité pour effectuer les démarches à votre place
Ces formulaires doivent être remplis avec soin et signés. Toute erreur ou omission pourrait retarder le traitement de votre dossier.
Suivi de la demande
Une fois votre dossier déposé, vous recevrez un numéro de dossier vous permettant de suivre l'avancement de votre demande en ligne sur le site de l'ANTS. Dès que votre nouveau numéro d'immatriculation sera attribué, vous pourrez circuler avec un certificat provisoire d'immatriculation (CPI) en attendant de recevoir la carte grise définitive.
Prouver son innocence avec des pièces justificatives
Face à l'augmentation alarmante des usurpations de plaques d'immatriculation en France, avec une hausse de 62% en dix ans selon le ministère de l'Intérieur, il est crucial de savoir comment prouver son innocence lorsqu'on est injustement accusé d'une infraction routière. Rassembler des pièces justificatives solides constitue la clé pour démontrer que vous n'étiez pas sur les lieux de l'infraction et que votre véhicule n'est pas celui impliqué.
Collecter des preuves irréfutables
Pour établir votre innocence, il est indispensable de réunir un ensemble de documents attestant de votre présence ailleurs au moment de l'infraction présumée. Voici une liste non exhaustive des justificatifs les plus probants :
Billets de train, d'avion ou de bus nominatifs
Tickets de péage horodatés
Factures d'achats avec l'heure et le lieu précis
Relevés bancaires montrant des transactions localisées
Attestations d'employeur certifiant votre présence au travail
Témoignages écrits de personnes vous ayant vu ailleurs
Données de géolocalisation de votre téléphone portable
Plus vous accumulerez de preuves concordantes, plus votre dossier sera solide pour contester l'infraction.
Demander la photo du radar automatique
Dans le cas d'une infraction constatée par un radar automatique, vous avez le droit de demander la photographie prise lors de l'infraction. Cette démarche est essentielle car elle vous permettra de prouver que le véhicule incriminé n'est pas le vôtre, même s'il porte le même numéro d'immatriculation. Pour obtenir ce cliché, adressez un courrier recommandé avec accusé de réception au Centre automatisé de constatation des infractions routières (CACIR) en précisant le numéro de l'avis de contravention.
Analyse comparative de la photo
Une fois la photo du radar en votre possession, effectuez une analyse minutieuse en comparant :
La marque et le modèle du véhicule
La couleur de la carrosserie
Les éventuels accessoires (barres de toit, autocollants, etc.)
Le nombre de portes
La forme des phares et des feux arrière
Notez par écrit toutes les différences constatées entre le véhicule photographié et le vôtre. Ces observations seront cruciales pour votre dossier de contestation.
Constituer un dossier de défense solide
Rassemblez tous vos éléments de preuve dans un dossier structuré :
Rédigez un courrier détaillé expliquant votre situation et listant les preuves jointes
Joignez des copies de tous vos justificatifs, classés par ordre chronologique
Incluez des photographies de votre véhicule, mettant en évidence les différences avec celui de l'infraction
Si possible, ajoutez un schéma ou un calendrier montrant vos déplacements le jour de l'infraction
N'hésitez pas à faire appel à un avocat spécialisé en droit routier pour vous aider à constituer votre dossier. Selon une étude de l'Automobile Club Association, 72% des contestations d'infractions pour usurpation de plaque aboutissent favorablement lorsqu'elles sont étayées par des preuves solides.
"Dans les affaires d'usurpation de plaque, la multiplication des preuves est la clé. Chaque document, aussi anodin soit-il, peut faire pencher la balance en faveur de l'automobiliste injustement accusé."
Maître Dupont, avocat spécialisé en droit routier
En suivant ces recommandations et en rassemblant méticuleusement vos pièces justificatives, vous maximiserez vos chances de prouver votre innocence face à une usurpation de plaque d'immatriculation. La rigueur et l'exhaustivité de votre dossier seront déterminantes pour faire valoir vos droits et obtenir l'annulation de l'infraction injustement attribuée.
L'essentiel à retenir sur la preuve d'usurpation de plaque d'immatriculation
Face à l'augmentation des cas d'usurpation de plaques, il est crucial d'agir rapidement et efficacement pour prouver son innocence. La collecte de preuves solides, la contestation du procès-verbal et la demande d'un nouveau numéro d'immatriculation sont des étapes indispensables. Une vigilance accrue et des mesures de sécurité renforcées pourraient être nécessaires à l'avenir pour prévenir ces infractions.
Police d’assurance
Il s’agit d’un document remis par l’assureur pour faire valoir l’accord entre les deux parties. Le contrat d’assurance doit mentionner tous les détails relatifs à la prestation de l’assureur.
Bonus malus
Ce système a été imposé en vue d’améliorer la prudence des conducteurs sur la route. Un automobiliste ayant un malus verra sa prime d’assurance augmentée par l’assureur.
Résiliation d’assurance
Chaque partie peut faire une résiliation d’assurance. Le conducteur devra néanmoins attendre un an après la souscription pour résilier le contrat le liant à sa compagnie d’assurance.